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Période
peu connu des combats de la "13" en l'année 1945
« le: Mars 18, 2008, 07:11:19 »
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Bonjours a tous
Période peu connu des combats de la "13" en l'année 1945
avec La 1e DFL
1945 L'Alsace - La Défense De L'Ill - Colmar
Le 2 janvier 1945, la 1e DFL, après un retour rapide de
Jonzac, se trouve en ligne sur quarante kilomètres entre Selestadt et
Plobsheim, pour conserver la capitale alsacienne en exécution des ordres
du général de Gaulle. Les mesures prises se traduisent sur le terrain par
l'extension du secteur de la Division jusqu'à Ostheim, à 12 km. au sud de
Selestadt.
Du sud au nord, le dispositif est le suivant : 1e Brigade sur l'Ill,
tient Selestadt. Ensuite la 2e Brigade prolonge la défense jusqu'à
Ebersmunster; un Groupement 8e RCA. avec le 3/13 est installé à Kogenheim
où il fait la liaison avec la 4e Brigade que renforce la Brigade
Alsace-Lorraine. Cette Brigade occupe le terrain entre l'Ill et le canal
latéral du Rhin sur des avant-postes que l'on n'a pas voulu céder à l'ennemi.
L'attaque allemande se déclenche le 7 janvier. Deux colonnes solidement
étoffées en chars (Brigade Feldhernhalle) foncent vers le nord
parallèlement au Rhin. La 4e Brigade subit le choc, arrête in extremis
(BM 21 et Brigade A.L.) les chars de pointe allemands sur l'Ill. Les
centres de résistance d'Obenheim Boofzheim (BM 24) et de Rossfeld
Herbsheim (BIMP) résistent durant trois jours aux assauts allemands. Le
BM 24 finit par être submergé malgré les contre-attaques de la 1e Brigade
(BM 11, 8e RCA., 1e RFM).
Le BIMP, un moment renforcé par des éléments des FTA et du 22e BMNA, doit
être relevé. Une opération exécutée avec des blindés du Groupement Mozat
de la 5 DB du 8e RCA et du 1e RFM, et les parachutistes du 1e RCP,
permettent de faire relever le BIMP par le 1/13. Mais le 11, la chute
d'Obenheim rend inutile le maintien de ce bataillon de Légion en avant de
la ligne de résistance de l'Ill. Il exécute donc son repli dans la nuit
du 10 au 12.
L'offensive ennemie est définitivement arrêtée le 13 janvier.
Cette victoire défensive de l'Ill qui sauve Strasbourg est à peine
terminée que la 1e DFL, malgré les pertes qu'elle vient de subir, est
engagée dans la bataille de Colmar.
Le 20 janvier, les 1e et 2e Brigades sont en place au sud de Selestadt.
Elles ont pour mission de couvrir le flanc nord de la 3e DIUS chargée
d'ouvrir la route à la 5e DB. Inversement, les Allemands fourniront leur
effort principal contre la 1e DFL.
Il s'agit pour eux, dans un premier temps, de bloquer l'offensive de la
1e Armée en conservant le môle de résistance des bois au sud de
Selestadt, puis, dans un deuxième temps, d'empêcher cette offensive
alliée de couper en deux la "poche de Colmar". Leur action
visera à gagner le temps nécessaire à l'évacuation des troupes allemandes
de la partie nord.
Le 23 janvier, la 1e DFL attaque. La 2e Brigade traversant les terrains
inondés ou couverts de neige, parsemés de mines indétectables, franchit
en canot l'Ill et toutes les rivières glacées qui coulent
perpendiculairement à la direction de l'assaut. Vers le milieu de la
nuit, le bois de l'Illwald est conquis.
De son côté, le 1/13 s'empare en un coup de main à l'aube d'Illhausern,
faisant quatre-vingts prisonniers, mais il ne peut déboucher sur
Elsenheim.
Quatre jours durant, les deux brigades attaquent, subissant des pertes et
ne pouvant déboucher. Les 2/13 et 3/13, jour après jour, s'épuisent face
à un ennemi tenace dont les postes de combat sous rondins abritent les
armes automatiques ou des chars puissants.
Le 27 janvier au matin, les blindés amis attaquent de flanc le bois
d'Elsenheim, permettent enfin au 3/13 de déboucher. Les 1e et 2e Brigades
arrivent sur la Blind et le 28 janvier la bataille atteint son point
culminant. Sous la protection du 1/13, le Bataillon du Génie jette un pont,
sous le feu, sur la Blind.
Nos unités résistent encore à trois journées de violentes contre-attaques
allemandes et le 31 janvier, face au nord, notre ligne avancée est
jalonnée par les villages d'Heidelsheim, Ohnenheim, Marckolsheim. Le 1e
RFM et le 8e RCA tendent la main à la 2e DB vers Sundhouse L'exploitation
commence. Au soir du 11 février, la DFL est au bord du Rhin sur tout son
front.
Sur les 5 400 pertes de la Division pendant ce mois de janvier, les
formations de Légion comptent pour un total de 1 036. C'est donc une
Division saignée à blanc qui est venue à bout d'un ennemi solidement
organisé et bien décidé à se battre.
Les Alpes-Maritimes
En février 1945, après la dure bataille d'Alsace, la Division reçoit
l'ordre de rejoindre la région des Alpes-Maritimes. Elle ne participera
pas de ce fait à l'invasion de l'Allemagne, ce qui lui aurait bien plus
donné l'impression d'être victorieuse.
Cette Campagne des Alpes fut dure, causa plus de pertes à la seule
Division que celle d'Allemagne n'en causa à toute la 1er Armée. Nous ne
pouvons que regretter notre départ d'Alsace. Afin de permettre aux Corps
issus de la 1e DFL de subsister après la guerre, le Général Garbay décide
d'abord de reconstituer la 13e DBLE sous la forme d'un Régiment formant
Corps, commandé par le Lieutenant-Colonel Saint Hillier, puis de
transmettre les traditions des 2 et 4 Brigades à des Corps coloniaux.
Le 2 avril 1945, le Général de Gaulle remet, à Paris, leurs drapeaux et
étendards à tous les Régiments de l'Armée Française. La cérémonie se
déroule sur la place de la Concorde devant une affluence considérable.
Elle se termine par un magnifique défilé auquel prend part le Colonel, le
drapeau, le 2e Bataillon de Légion.
Il est à noter que la 13e DBLE est le seul Corps de troupe qui n'ait pas
été obligé de déposer son emblème aux Invalides comme l'ont fait tous les
autres régiments. La 1e DFL reçoit les drapeaux du 1e RIC. pour la 4e
Brigade et du 2e RIC pour la 2e Brigade.
***
Le 4 avril 1945, l'ordre général d'opérations précise les intentions
offensives de la Division :
Il s'agit d'enlever le massif fortifié de l'Authion puis d'occuper la
vallée de la Roya de Breil à Saorge, enfin d'exploiter en direction du
Col de Tende.
L'action principale, de flanc et de face, contre les forts de l'Authion,
est confiée au Colonel Delange, Commandant la 4e Brigade. L'attaque sera
soutenue au nord par un groupement 3e RIA., 18e RTS, vers la vallée de la
Gordolasque, au sud par la 2e Brigade vers Mangiabo.
Le Général de Gaulle arrive à l'aérodrome de Nice le 7 avril 1945. Une
Compagnie de Légion rend les honneurs et assure la garde de la résidence
à Beaulieu. Le 8 avril, le Préfet et les différentes autorités reçoivent
le Général sur le Boulevard du Port, puis il passe en revue un détachement
d'honneur comprenant le drapeau de la Légion, la musique de la 4e
Brigade, le 1e Bataillon de la 13e DBLE. Le Chef du Gouvernement dépose
une gerbe au pied du monument aux morts dont la garde d'honneur est
assurée par les Fusiliers-Marins, puis il décore le drapeau de la Légion
de la Croix de la Libération et remet au Commandant Magendie cette
décoration pour le fanion du BIMP
Les mouvements prévus pour la mise en place des unités à la veille des
opérations s'exécutent le 9 avril. Le 10 avril, jour J, l'aviation donne
le signal de l'assaut en bombardant La Forca. En fin de journée,
l'investissement de l'Authion est en bonne voie.
La 13e DBLE. reçoit l'ordre de relever progressivement la 4e Brigade.
Le 13 avril, le 2/13, appuyé par quatre chars légers du 1e RFM, commence
à progresser vers le sud sur la route conduisant de l'Authion vers
l'Arbouin. Il occupe successivement le Mont Giagiabella, la Maune, la
Baisse de Ventabren et la Pointe de Ventabren et se trouve sérieusement
accroché devant l'ouvrage de la Déa.
Tandis que la 3/13 fait mouvement vers l'Authion en vue de le dépasser,
le BM 11 poursuit son action vers l'est et enlève la Tête de la Secca.
La 13e DBLE a relevé la 4e Brigade. Depuis la veille, elle dispose du BM
21 qui fonce vers le vallon du Cairos, du 3/13 qui progresse jusqu'à 1
200 m. à l'ouest de l'ouvrage de la Béole, où les tirs d'artillerie, de
mortiers et d'armes automatiques l'arrêtent.
L'ennemi, qui a reçu des renforts, semble disposé à opposer une vive
résistance sur l'axe de la Colla Bassa.
Colla Bassa photographiée par Annie La Bolea en 2002
Sur la route de l'Arbouin, le 2/13 aidé par les chars légers
enlève la Gonella (la Déa a été occupée dans la nuit). Le PC. tactique de
la 13e DBLE est à Plan Cavai.
Depuis le début de l'opération, la Division a fait deux cents prisonniers
et perdu environ cinq cents tués et blessés.
Le 15 avril, le Lieutenant-Colonel, Commandant de la 13e DBLE, pousse le
BM 21 dans le vallon de Cairos, la Compagnie d'Eclaireurs-Skieurs qui
renforce le Bataillon occupe la Caussega.
Le 3/13 enlève, avec l'appui de trois chars légers, la Béole et la cote
1649. Le 2/13 s'empare de l'Arbouin.
Le 16 avril, la progression du BM 21 et de la Compagnie
d'Eclaireurs-Skieurs continue malgré de vives réactions ennemies. La cime
de Coss, la cote 1576, la Caussega, Colla Rossa sont occupes.
Le 3/13 est arrêté devant Colla Bassa, une nouvelle attaque échoue encore
le 17.
Michel Sobalski 2e classe du 3/13 tué le 17 avril 1944 à l'age probable
de 45 ans
Après une très violente préparation d'artillerie et avec
l'appui de deux chars légers, le 3/13 s'empare enfin de la cime de Colla
Bassa, de la cote 1120 4 et du Fort de Marta le 18 avril.
Le 2/13 relève le BM 21, et la CAC 13 occupe les ouvrages de l'Authion.
Le 20 avril, la ligne tenue par la 13 est la suivante : 13e DBLE. P.C
Plan Caval, 2/13 P.C. Plan Caval, cime de Coss, la Caussega, Collet
d'Albel, cote 1353, 3/13 PC. Croix d'Arcueil, Colla Bassa, cote 1120,
Fort de Marta, cote 1649.
Mais une patrouille du 3/13 tombe dans une embuscade à Saorge et perd
huit prisonniers ce sera le dernier acte de guerre de ce conflit commencé
cinq ans auparavant.
Le 24 avril enfin, la 13 quitte la région de l'Authion pour aller sur
Lantosque - Saint-Martin-du-Var. Pendant ce temps, le 1/13 (Capitaine de
Corta) aux ordres de la 4e Brigade, occupe sans réaction la cime de
Tesina et Mora vaccerla. Il poursuit son mouvement vers le Pas de
Sainte-Anne. L'ennemi semble avoir décroché partout.
Descendant sur l'Italie, le 1/13 atteindra Vinadio le 27 avril.
Tels sont les emplacements qu'occupe la 13e DBLE le 2 mai 1945 lors de la
capitulation de l'armée allemande d'Italie du Nord et de Basse Autriche à
midi.
Amitiés Légio More Majorum
Daniel
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