Fredy
Observateur.
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De la Légion
Belge à l'armée secrète
« le: Aout 23, 2009, 09:47:33 »
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La Résistance
De la Légion belge à l’ Armée secrète
Le Directoire de la Légion belge
Le capitaine-commandant Charles Claser
Charles Claser est né le 27juillet 1901 à Alost où son père est
lieutenant à l’Ecole des Pupilles. Ses études sont contrariées par le
déclenchement du premier conflit mondial; sa famille s'étant réfugiée en
France il y poursuit ses études; sa vive intelligence lui permet de
décrocher son baccalauréat avec la plus grande distinction.
De retour en Belgique, il entre, en 1919, à l’Ecole des Cadets de Namur
et, l'année suivante, est admis à l’Ecole Militaire avec la 66ème
promotion infanterie-cavalerie qui compte parmi ses membres, le prince
Léopold; il en sort en 1922, sous-lieutenant d'infanterie. Il servira
d'abord au 3ème régiment de Ligne; en 1928, il suit les cours de la 54ème
session de l'Ecole de Guerre d'où il sort breveté d'état-major en 1930.
Il sera promu successivement capitaine et capitaine-commandant en juin et
décembre 1939. Avant d'être, fin 1939, affecté à l'état-major de la 1ière
Division d'infanterie, il effectue différents stages à l'artillerie et à
l'aéronautique où il acquiert son brevet de pilote-observateur.
Il se distingue, pendant la campagne des dix-huit jours, en ralliant de
force des fuyards d'une unité, prenant leur commandement et réussissant
une contre-attaque au cours de laquelle il est blessé. Il noue des
contacts avec des hommes qui devien-dront comme lui, les pionniers de la Légion
belge: Van der Putten, Boereboom, Franckx, Thomas, etc.
Dès l'été de 1940, ce géant chauve parcourt la Belgique, sous le
pseudonyme de Van Nieuwenhove, en vue de jeter les bases de ce qui
deviendra la Légion belge et le restera après la fusion, un an plus tard,
avec l'Armée belge reconstituée du colonel Lentz. Il souffre du manque de
contacts avec Londres; cette lacune est, espère-t-on, comblée par la
mission Cassart, mais on sait ce qu'il en advint. ( la mission échoua )
Aussi, en mars 1942, décide-t-il de gagner la Grande-Bretagne où il
arrive en juillet, sous le pseudonyme de Monsieur Rose. Il verra diverses
personnalités belges dont P.H. Spaak, faisant fonction de Premier
ministre et Henri Rolin sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale ainsi
que les officiers de la 2ème section du Ministère de la Défense nationale
et leurs collègues du Special Operations Executive. Ces derniers mettent
conjointement au point l'Ordre de mission militaire pour Monsieur Rose
sur lequel Claser se basera pour créer, dès son retour en Belgique fin
août, son Corps franc belge d'Action militaire. Soulignons que cette
mission à Lon-dres n'a pas été couronnée de succès puisqu'elle n'a pas
réussi à vaincre la suspi-cion qui pesait sur la Légion belge.
En l'absence de nouvelles de Londres (il ignore les remaniements opérés
après son départ), Claser décide de reprendre le chemin de la
Grande-Bretagne, cette fois en compagnie d'un de ses adjoints, Richard
Defroyennes. Lés deux hommes sont arrêtés en France au franchissement de
la ligne de démarcation; ils transitent successivement par les prisons de
Champagnol, Besançon et Dôle; c'est dans cette dernière que la secrétaire
de Claser, Julie Delwiche, réussit à contacter les deux prisonniers pour
arranger leur évasion. Pour leur malheur, l'agent belge de l'Abwehr; De
Zitter, qui a réussi à infiltrer le Corps belge d'Action militaire sait
que Claser et Servais, l'homme le plus recherché de Belgique ne sont
qu'une seule et même personne; il réussit à convaincre le successeur de Claser
qu'il se faisait fort de le faire libérer de la prison de Saint-Gilles
où, entre-temps, il a été transféré avec son compagnon. Cette fois,
Claser sera arrêté définitivement puisque les Allemands savent qui il
est.
Incarcéré tout d'abord à la prison d'Etterbeek, il sera mis au secret à
Saint-Gilles puis, fin décembre 1943 transféré à Forest avant d'être, en
février 1944, emmené en Allemagne vers le camp d'Esterwegen avec de
nombreux compagnons de la Légion belge, tous '' Nacht und Nebel ''
Le 15 mars, il est transféré à la forteresse de Gross-Strehlitz; c'est là
que, suivant le docteur André, compagnon de capti-vité, Claser aurait
rédigé des documents, transcrits en caractères microscopiques par Frans
Bodart et qui, malheureusement, ne furent jamais retrouvés.
Les prisonniers, déjà affaiblis par les épreuves endurées, seront
évacués, le 1er octobre 1944, sur le camp d'extermination de Gross-Rosen
en Silésie; ils y seront soumis au régime inhumain qu'ont connu tant de
détenus politiques. Début décem-bre, Claser squelettique, entre à
l'infirmerie du camp où il rejoint le docteur André, pionniers de la
Légion belge, puis membre du Corps franc belge d'Action militaire; il
s'éteindra le 12 décembre.
'' Quand '', dira le docteur André, ''angoissé de voir s'éteindre ce
grand Belge, qui était devenu mon ami intime, je le vis emmené vers le
crématoire, j'eus l'impression que notre Patrie perdait le meilleur de
ses enfants''.
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