P'tit
Sapeur
Legio Patria Nostra.
Transmisions Q.G
0rdre de Louis Philippe !
   
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Mon devoir, la mémoire !

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Ardennes
1944 (Fin)
« le: Octobre 03, 2006, 06:29:35 »
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[b]
ECHEC AU NORD, PERCÉE AU CENTRE
L'échec semble pourtant définrif sur le front de la 6e Panzerarmee.
Malgré l'entrée en ligne du gros de la 12é SS-Panzerdivision, les «
Battle Babes » de la 99th Division, renforcés par des vétérans des Ist et
2nd Infantry' Divisions, tiennent fermement la crête d'Elsenbom.
L'artillerie américaine fait d'ailleurs un carnage parmi les assaillants,
bien en peine de répliquer ... faute d'obus! Le 22 décembre, après une
série d'assauts vains et coûteux, la division SS est retirée du front.
Dans ce secteur, la défaite allemande est sans appel.
La 5e.Panzerarmee obtient de plus grands succès. La 28th Infantry'
Division plie en effet sous la pression. Le 17, les kampfgruppen du
LVIII.Panzerkorps progressent vers la Meuse pendant que le LVII.PzKps
vient à bout des dernières résistances du 110th Infantry' Regiment,
cherchant vainement à rattraper le temps perdu dans la course vers
Bastogne. Une série de combats s'engagent le 18, pendant lesquels les
panzer réduisent en morceaux les unités inexpérimentées du Combat Command
R de la 9th Armored Division, seule réserve mobile de Middleton. S'ensuit
alors une combinaison de hasards, d'erreurs allemandes et de coups de chance
américains qui font que Bastogne, quasiment sans défenseurs au soir du 18
décembre, n'est pas prise. Le lendemain, les renforts aguerris de la 10th
Armored et, surtout, de la 101st Airborne, prennent position. Le siège de
la ville commence.
LA CHEVAUCHÉE DE LA MORT DE PEIPER
Les Allemands semblent toutefois marquer des points dans le nord. Le 17
décembre, le kampfgruppe Peiper, regroupant la quasi totalité des chars
de la ler SS-Panzerdivision, réussit à exploiter une brêche au sud de la
crête d'Elsenborn et bouscule les unités du 14th Cavalry Group, capturant
près de 150 véhicules et canons dans le village de Honsfeld ! Ainsi
débute la percée la plus célèbre de l'offensive des Ardennes. C'est
d'ailleurs cette menace qui entraîne la réaction du haut-commandement
allié. Ike envoie dès lors tous les renforts disponibles vers les
Ardennes. A sa grande surprise, Patton, qui a déjà prévu la situation,
lui répond qu'il peut contre-attaquer vers Bastogne dès le 22 avec les
trois divisions de son IIIe Corps.
Le 19 décembre, après avoir livré une série de combats contre des
arrières-gardes américaines décidées qui lui ont fait perdre un temps
précieux - en faisant sauter certains ponts, le kampfgruppe Peiper prend
d'assaut le village de Stoumont qui marque le point extrême de son
avance. Il est dès lors encerclé par des troupes appartenant
principalement à la 30th Infantry Division et à la 82th Airborne. Les
efforts du Ier.SS-Panzerkorps pour le dégager et le ravitailler se
révèlent vains et Peiper manque par deux fois de s'emparer fortuitement
d'immenses dépôts
1. La 82e et la 10st Airborne forment les dernières réserves stratégiques
alliées. Quant à la 30e infanlry, elle s'est vue affublée du doux surnom
de « SS de Roosevelt" par les Allemands.
2. Patton a en fait demandé à son aumônier, le père O'Neill, de prier
pour que les cieux s'éclaircissent pour faciliter le travail de
l'artillerie et de l'aviation.
Le carburant.
Le 24 vers 2 h du matin, il abandonne ses positions et retraite à pied
vers l'est, laissant plus de cent blindés sur place, la plupart en panne
d'essence Cette avance spectaculaire ne doit pas masquer son caractère
vain, le relief, le climat et la médiocrité du réseau routier
défavorisant les Allemands, handicapés par leurs problèmes de ravitaillement
et la faible maniabilité de leurs chars lourds.Rappelons aussi que, le 17
décembre, des soldats du kampfgruppe abattent des dizaines de prisonniers
américains à Baugnez, près de Malmédy. S'il ne s'agit aucunement d'un
acte planifié, il n'en reste pas moins que plusieurs G.I.'s sont achevés
par des Waffen"sS. D'autres unités de Peiper assassinent également
des civils belges. Ces exactions, largement rapportées du côté allié,
entraînent d'ailleurs des exécutions sommaires de prisonniers allemands.
La ville de Malmédy voit aussi la défaite de la 150e.Panzerbrigade de
Skorzeny. En effet, ne pouvant l'engager dans sa mission initiale faute
de percée de la 6e Panzerarmee, l'officier SS essaie, en vain, le 21
décembre, de prendre d'assaut la petite ville belge. Malheureusement,
elle est rasée, les 23 et 24, par des raids de l'USAAF qui entrafnent la
mort de centaines d'habitants et de soldats américains.
LE DÉSATRE DU SCHNEE EIFEL ET SES CONSÉQUENCES
Toutefois, pendant que les Waffen-SS de la 6e Panzerarmee rencontrent
bien des déboires, la 5e Panzerarmee remporte un grand succès à savoir la
capitulation de deux régiments de la 106th Infantry dans le massif du
Schnee Eifel. Après une médiocre résistance, marquée par une grande
passivité face à l'encerclement allemand, ces forces mettent bas les
armes le 19 décembre, livrant près de 9 000 prisonniers.
Cette écrasante défaite ouvre une large brêche au centre du dispositif
américain que toutefois ils réussissent à combler avant l'arrivée des
Allemands. Saint-Vith, important carrefour routier à l'instar de
Bastogne, forme une sorte de saillant voire de Il briselames» et
accueille, dès le 17 décembre, les premiers éléments de la 7th Armored
envoyée par Ike quand les Allemands ne peuvent attaquer que quatre jours
plus tard! L'arrivée de nouvelles forces, en partie redéployées depuis le
secteur de la 6e Panzerarmee, joue peu, la congestion des quelques routes
disponibles causant de terribles embouteillages.
Le général Clarke, de la 7th Armored, se révèle en outre l'âme de la
défense de la ville et organise un repli en bon ordre au soir du 21
décembre. La circulation des troupes allemandes est si difficile que
Modellui-même doit abandonner sa voiture et continuer à pied ! Les
généraux allemands ont parfaitement conscience que la résistance de la
ville leur coûte leurs derniers espoirs de victoire malgré l'entêtement
de Hitler. D'ailleurs, les Américains réussissent à reconstituer un front
en arrière et l'arrivée d'autres unités allemandes dont les 2. et
9.SS-Panzerdivisionen ne permet pas de créer une nouvelle brêche. Quand,
le 23, les Waffen"sS emportent l'important carrefour de Baraque de
Fraiture, ils sont incapables d'exploiter leur succès sous le triple
effet de la fatigue, du manque de ravitaillement et de la supériorité
alliée, en particulier dans les airs. D'ailleurs, dès le 26,
CAMPAGNES
les Américains contre-attaquent et repoussent les panzer.
FAUX ESPOIRS ALLEMANDS, VICTOIRE ALLIÉE
Le siège de Bastogne se révèle aussi catastrophique pour les Allemands
que la résistance de Saint-Vith. Le XLVII.Panzerkorps, non content
d'avoir perdu un temps précieux, ne peut continuer vers la Meuse qu'avec
des forces diminuées soit la 2.Panzerdivision et une partie de la
Panzer-Lehr, le reste devant réduire la ville. En fait, les troupes
encerclées sont probablement au moins aussi puissantes que les
assiégeants et la tentative allemande d'obtenir leur reddition le 22
décembre n'est qu'un coup de bluff! La proposition attire une réponse
célèbre du brigadier-general MacAuliffe, commandant à ce moment la 101st
Airbome et la place de Bastogne: « Nuts », que l'on peut aller jusqu'à
traduire par le mot célèbre du général Cambronne. Le jour même, Patton
lance son offensive vers le nord pour dégager la ville mais rencontre une
vive résistance de la part de la 5.Fallschirmjagerdivision. Le lendemain,
répondant aux prières de Patton, les cieux s'éclaircissent et l'USAAF
pilonne les Allemands tout en parachutant du ravitaillement aux
défenseurs2. Le jour de Noël, un assaut général échoue, malgré
l'engagement de quelques renforts. Le lendemain, les chars de la 4th
Armored font leur jonction avec les aéroportés de la 101st Airborne,
brisant le siège.
La faillite se trouve aussi au rendez-vous pour les troupes des LVIII. et
XLVII.Panzerkorps de Manteuffel qui progressent le plus vers l'ouest. La
116.Panzer, malgré une série de contre-ordres coûteux en temps et en
carburant, arrive près de Marche, pour y être taillée en pièces par des
forces ennemies fraîches. Le 23, la 2.Panzer est, elle, à deux pas de
Dinant, sur la Meuse, épuisée et attendant en vain ravitaillement et
renforts. Las, le jour de Noël, elle est l'objet des attentions
conjuguées de la 2nd Armored Division américaine et de la 29th Armoured
Brigade anglaise, soutenues par l'aviation, qui anéantissent tout
simplement un kampfgruppe.
Fin décembre, tout espoir de victoire allemande a disparu. Hitler
pourtant s'entête et de durs combats attendent les Alliés. Ces derniers
obtiennent d'ailleurs de Staline qu'illance plus tôt son offensive sur la
Vistule afin de soulager la pression allemande à l'ouest. En effet, les
Allemands attaquent également Strasbourg dans le cadre de l'opération
Nordwind.
Malgré quelques craintes, ces tentatives restent vaines, en particulier
celle de couper le corridor reliant Bastogne aux forces de la 3rd Army.
Quant à l'offensive aérienne surprise allemande du 1er janvier 1945,
visant à détruire au sol l'aviation alliée, elle réussit seulement à «
saigner à blanc» la Luftwaffe - selon les propres termes d'Adolf Galland!
Les Alliés repoussent lentement les Allemands, leur reprenant les
positions perdues - Saint-Vith est libérée le 20 janvier - et, à la fin
du mois, le « bulge » (saillant) des Ardennes est réduit.
Les deux camps ont subi des pertes similaires, de l'ordre de 80 000
hommes tués, blessés, prisonniers et disparus. Les Alliés laissent près
de 800 chars sur le terrain, les Allemands environ 600 chars et canons
d'assaut, dont beaucoup en panne d'essence! Mais, le Reich ne peut se
permettre ces pertes. Il n'a plus que quelques mois à vivre...
Fin.
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