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Invité
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Re :
La préparation de l'attentat du petit clamart
« Répondre #3 le: Juin 18, 2008, 07:29:53 »
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Bonjours a tous
oui Mon Lieutenant c'est incroyable de malchance voila un rappel des
faits de ce qui s'appelait " l'opération Charlotte
Corday"
Bastien-Thiry est secondé par un autre métropolitain, Alain La Tocnaye,
qui considère de Gaulle comme un « cryptocommuniste » au même titre que
les Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari, eux-aussi
farouchement anticommunistes. Le reste du commando est composé de
métropolitains et de Pieds-Noirs, ces derniers entendent venger les
exactions commises contre leur communauté, notamment la fusillade de la
rue d'Isly (80 morts et 200 blessés civils, ainsi que la perte de
l'Algérie française.
Le 22 août 1962, aux environs de 20 heures, deux Citroën DS 19 banalisées
et escortées de deux motards quittent le palais de l'Élysée pour
Colombey-les-Deux-Églises. À bord de la seconde, de Gaulle de retour d'un
Conseil des ministres et son épouse ; le colonel Alain de Boissieu,
gendre et aide de camp du président, est quant à lui assis à côté du
chauffeur.
Alors que le cortège, roulant en direction de Vélizy-Villacoublay où
attend l'hélicoptère présidentiel, arrive à hauteur du rond-point de
Clamart – lieu-dit du Petit-Clamart –, le commando Bastien-Thiry,
dissimulé en guet-apens dans une Renault Estafette, ouvre le feu sur la
DS présidentielle.
Ignorant que les pneumatiques du véhicule présidentiel sont à l'épreuve
des balles,à hauteur des roues sans succès à l'exception de l'un deux,
Georges Watin, qui envoie une rafale de MAT 49 à l'arrière de la voiture
où sont assis de Gaulle et son épouse. Anticipant l'assaut in extremis,
De Boissieu s'écrie aux de Gaulle de se baisser ce qui leur évite d'être
touchés. Sur les 150 balles tirées par le commando, seuls les huit
impacts de Watin seront identifiés sur la DS. Réalisant l'échec de
l'attaque, Gérard Buisines tente d'éperonner la DS avec l'Estafette
tandis qu'à ses côtés Alain de La Tocnaye par-delà la portière tente de
mitrailler la DS quand son arme s'enraye.
Lecommando bénéficiaient d'un appui secret au sein de l'Élysée,
principalement celui du commissaire Jacques Cantelaube. Ce dernier,
contrôleur général de la police et directeur de la sécurité du président,
démissionna un peu avant l'attentat. Il éprouvait de l'antipathie envers
l'homme dont il était chargé d'assurer la protection suite à sa conduite
des affaires algériennes à partir de 1959. Ces complicités ont permis à
Bastien-Thiry de connaître l'immatriculation de la DS, la composition du
cortège, ainsi que les différents itinéraires empruntés dont celui qui
sera choisi au dernier moment par mesure de sécurité
Le 2 février 1963, succédant aux brèves déclarations de ses co-accusés
présents lors du procès, le principal inculpé de l’opération Charlotte
Corday, Jean Bastien-Thiry, plaida dans un discours fleuve la légitime
défense à décharge pour lui et ses « camarades » et à charge contre les «
hommes de pouvoir » et en particulier contre le plus puissant d'entre eux,
celui que son avocat et futur candidat à la présidence Jean-Louis
Tixier-Vignancour surnomma le « Prince».
Constituante de « l'affaire Bastien-Thiry », la déclaration du colonel,
que René Wittmann publia à un tirage confidentiel le 20 février 1963 et dont
la Serp édita une série de 33 tours la même année, commençait par ses
mots :« L'action dont nous répondons aujourd'hui devant vous présente un
caractère exceptionnel et nous vous demandons de croire que seuls des
motifs d'un caractère également exceptionnel ont pu nous déterminer à
l'entreprendre. Nous ne sommes ni des fascistes, ni des factieux mais des
Français nationaux, Français de souche ou Français de cœur. Ce sont les
malheurs de la patrie qui nous ont conduits sur ces bancs. »
Pour ce qu'il représente et la nature de la déclaration de Bastien-Thiry,
ce procès sera vécu à l'époque comme celui de l'OAS et dans une certaine
mesure, celui de la guerre d'Algérie. Il inspira nombre d'ouvrages des
années 1960 à nos jours, qu'il s'agisse de critiques de la peine de mort,
la population française étant alors majoritairement catholique, de
témoignages, la famille du condamné œuvre depuis pour sa réhabilitation à
travers le « cercle Bastien-Thiry », ou de contre-enquêtes ; dans
Bastien-Thiry : Jusqu'au bout de l'Algérie française, Jean-Pax Méfret,
grand reporter, s'interroge « Comment un homme, doté de profondes
convictions catholiques et d'un bagage culturel supérieur, a-t-il pu en
arriver là ? ».
Dans la presse nationale les réactions à « l'affaire Bastien-Thiry », qui
débouche à la fois sur la dernière exécution politique en France et sur
le dernier fusillé, ne se firent pas attendre. Le remarquable de la
situation consiste en trois points : la virulence de la critique de
Bastien-Thiry à l'égard de la politique algérienne adoptée par de Gaulle,
le fait que les condamnés aient finalement été graciés à l'exception d'un
seul, le caractère expéditif de la sentence. Ainsi au lendemain de
l'exécution, dans L'Express, Jean Daniel écrivait « En fait, l'humanité du
souverain finit par accabler jusqu'à ses partisans », tandis que dans Le
Canard enchaîné, sous la plume de Jérôme Gauthier, on pouvait lire «
C'est la honte qui rase les murs. Une certaine justice aussi,
semble-t-il… » suivi de « Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort,
je ne dis pas pleuré, mais plaint par un très grand nombre de Français,
même parmi ceux les plus farouchement hostiles à sa cause ».
Amitiés Légio More Majorum
Daniel
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