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La Grenade Légion

 

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Sujet: Le 21° R.M.V.E.  (Lu 13 fois)

 

Frédy
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Sentinelle.
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Le 21° R.M.V.E.
« le: Janvier 29, 2009, 04:29:33 »

 


Le 21° R.M.V.E.




Cantonné depuis le 28 avril 1940 en Alsace, le 21° R.M.V.E. rejoint la 35° D.I. dont il essaie de contenir la percée allemande dans les Ardennes.
La position se trouve entre les villages Lechesne et les Petites Armoise. Cette nuit-là pour leur baptême du feu, les volontaires du 21° réussissent à empêcher d'incessantes tentatives d'infiltrations. Le lendemain, ils sont pilonnés toute la journée par l'artillerie. La densité du feu est telle qu'elle perturbe sérieusement le ravitaillement en vivres et munitions déjà déficitaire. En dépit de la situation et des nombreux morts,le 21° R.M.V.E. tient ferme. Il tient tant et si bien que, le 30 mai, les Allemands tente de percer à 2 kilomètre de là, mais le 21° R.M.V.E. réussi une nouvel fois un exploit en stoppant l'ennemie. Il tient même au-delà de toute espérance jusqu'au 9 juin, malgré les attaques nombreuses et violentes.
Le 9 juin, après un bombardement intensif, les Allemands attaquent en force toute la 35ème D.I., ceux-ci sont repoussés. Les pertes sont phénoménales. Le 10 juin; cette dernière décrochait, tout en se repliant, continue les combats intensifs. En foret d'Argonne, le 15 juin,ils sont à Ramgecourt et atteignent la forêt de Vaucouleur, puis sur la Meuse; là, ils sont chargés de tenir la tête de pont pour permettre à la 35° D.I. de traverser la Meuse. Sous les bombardements et les attaques, le 21° R.M.V.E. se sort avec honneur de sa mission mais il est exsangue. Puis il est envoyé au village de Colombey-les-Belles où il réussit à endiguer la progression allemande; c'est son dernier combat. Il reçoit l'ordre de repli vers le nord. Ordre qui l'envoi directement dans un piège car il se trouve coupé de tout.
Affaiblis, démunis, les volontaires continuent néanmoins à résisté avec acharnement? Le 22 juin, ils reçoivent l'ordre de cesser le feu.
Un monument érigé à Noirval (Ardennes) après la guerre rappellera leur sacrifice.

Extrait: Les Engagés Volontaires Juifs dans la Seconde Guerre mondiale
Par David Douvette
Parut dans Notre Volonté n° 2 Nouvelle Série (192)
Octobre-Novembre 1989



  En l'An 1939…
           Amicalement à ceux du 21° R.M.V.E. qui furent mes amis.

           Celui, qui, n'ayant pas été instruit du lieu de sa destination et arrivant un soir au BARCARES, croirait en se réveillant, avoir quitté la France…Devant l'aridité, le dépouillement de ce pays, devant le sable ou l'on s' enfonce, rien ne rappelle les paysages familiers de la «douce France».
Et cependant au bout de quelques jours, on subit l'envoûtement de ce tableau désolé et, tout en marchant courbé sous la « Tramontane» qui souffle dure et froide, on rêve d'évasions et de départs. Tout dans ce village composé de quelques maisons, semble attendre de la mer ses possibilités de vie. Tout est empreint d'une tenue, d'une dignité d'un autre temps.…

            L'hiver y est dur à cette côte. La mer souvent démontée roule ses flots troubles et assourdissants sur une plage qui s'en va à perte de vue. A la sortie du village s'amorce la longue route qui mène au camp. Le vent continue de vous couper la figure; les énormes nuages coiffent le Canigou. Vous marchez d'un pas long, le « pas du légionnaire» Et vous arrivez devant les immenses baraquements entourés de sable…Encore quelques pas…et vous retrouvez ceux du 21° R.M.V.E.

            Il y avait, dans ce village, un petit café où l'on servait aussi des repas. Que de volontaires y sont venus s'asseoir !…La nostalgie qui tombait sur leurs épaules quand descendait le soir, les amenait immanquablement dans ce réduit…Que de chants sentant bon le soleil d'Andalousie, que de mélancoliques mélodies russes ai-je entendus certains soirs…Je logeais, en ce mois de décembre 1939 dans une maison de pêcheur. Au rez- de- chaussée, une pièce où dans l'âtre on faisait la cuisine…Mon mari, le deuxième classe J.K.…m'amenait toujours une bande de copains qui se «languissaient» loin des leurs. Alors, avec une imagination exhalé par la nécessité, je confectionnais des sucreries que chacun savourait en pensant à une mère,à une femme, à une amie, laissée dans une chaude maison.

            Que sont -ils devenue?… Ernesto G…fin, délicat, bouillant comme sont Andalousie natale, Pietro le Yougoslave parlant à peine deux mots de français, Francesco G…le marchant de fruits, aussi brun que la nuit, Salvator A…le jeune et fringant caporal, Nunes P…le Portugais qui était artiste jusqu'au bout des doigts et chantait de mélancoliques «fados», Nicolas G…le Bulgare qui gardait l'élégance jusque sous sa vareuse mal coupée et tant, et tant d'autres…


            Combien tous étaient différents et avaient cependant le même cœur, le même idéal, puisque tous étaient sous le même drapeau. Depuis deux jours  la tempête soufflait avec violence…Le ciel était de plus en plus sombre et le souffle infernal commença à soulever des nuages de sable;c'est alors que je vis ce profiler comme des ombres, pliés en deux pour résister à la tempête, les Volontaires qui traversaient avec peine un petit pont donnant sur un marécage…Je me suis arrêtée, j'ai regardé un instant leurs dos courbés, leurs capotes qui semblaient à demi arraché et j'ai pris le chemin du retour…Le jour était  venu, le Régiment allait gagner le front de combat…et c'était un jour ou le ciel avait pris le deuil. Il tombait  une petite pluie fine est froide. La mer roulait le sable de la plage et ses flots gris se perdaient dans un brouillard qui bouchait l'horizon. La veille, mon mari m'avait  fait ses adieux et je restais là, dans ce petit logis de passage, assise sur une chaise paillée, les mains serrée l' une contre l' autre, frissonnante et malheureuse

            Le 21° R.M.V.E. devait passer sous mes fenêtres au cour de la matinée…Les échos de cette marche de la Légion que j'avais si souvent entendue, firent sortir sur le pas des portes, les braves gens du BARCARES. Leurs visages étaient graves mais ils applaudissaient ceux qui quittaient pour un destin combien incertain, ce petit pays désolé et sauvage.
Extraits d'un article de Suzanne KOUTACHY-JEANDEAU,
Présidente Fondatrice de l' Union Culturel de France.
Parue dans LA TRAMONTANE, de janvier, février, mars 1963
               Bulletin de l'Association Amicale des Anciens du 21° R.M.V.E.

Envoyé par P'tiSapeur.




 

« Dernière édition: Janvier 30, 2009, 07:17:52 par P'tit Sapeur »

Journalisée


Droit devant,le soleil dans les yeux

 

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