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Auteur

Sujet: Le siège de Dien Bien Phu.

 

Fredy
Observateur.
*

Le siège de Dien Bien Phu.
« le: Aout 21, 2009, 23:20:16 »

 


Le siège de Diên Biên Phu

 

        Le 20 novembre 1953, les premiers parachutistes français furent largués sur le site et ne tardèrent pas à prendre le contrôle de la cuvette longue de 20 kilomètres sur 13 de large. Dès le mois de décembre, Giap fit converger vers les collines avoisinantes une force d'environ 55.000 combattants. Les Vietnamiens amenèrent, à travers la jungle, de nombreuses pièces d'artillerie chinoises (y compris de l'artillerie antiaérienne) et assiégèrent le site.
        De leur côté, les Français avaient aménagés de nombreux points d'appui, reliés entre eux par des tranchées, et protégés par un reséau dense de mines et de fils barbelés. Autour du poste de commandement, on trouvait les points d'appui "Huguette" (Ouest), "Claudine" (Sud), "Eliane" (Est) et "Dominique" (Nord-Est). Plus au Nord, on trouvait les points d'appui "Anne-Marie", "Béatrice" et "Gabrielle". Au Sud, une position isolée, "Isabelle" était pourvue d'une piste de secours. Forte de 10.871 hommes, sous le commandement du colonel de Castries, la garnison disposait de six chasseurs et dix chars de conception américaine.

 

        Le bombardement de la cuvette par l'artillerie du Viêt-minh débuta le 31 janvier 1954.
        L'assaut terrestre, précédé d'un intense tir d'artillerie qui détruisit les appareils rangés près de la piste d'aviation, fut donné le 13 mars 1954 à 17 heures. Au cours de violents affrontements, qui mirent hors de combats 550 défenseurs, "Béatrice", principalement défendues par des troupes originaires d'Afrique du Nord (Maroc et Algérie), fut conquise par les Vietnamiens. Le 15 mars, "Gabrielle" succomba à l'assaut massif du Viet-minh. Le 18, ce fut au tour d'"Anne-Marie" de succomber. L'artillerie du Viêt-minh mit la piste d'atterissage hors d'usage de sorte que les évacuations sanitaires devinrent impossibles. Le ravitaillement en vivres et munitions dut se faire au cours de parachutages.
        Le 30 mars, au cours d'un assaut de deux jours, Giap tenta de s'emparer de "Dominique", "Eliane" et "Huguette" mais en vain. Un calme relatif s'ensuivit durant lequel les deux camps remirent en ordre leur dispositif.
        A cette date, les Français avaient été repoussés à l'intérieur d'un périmètre défensif de moins de deux kilomètres de diamètre. Ils gardaient le contrôle de "Claudine" et "Eliane" , et d'une partie de "Dominique" et d'"Huguette". Au Sud, le point d'appui "Isabelle" avait résisté à tous les assauts mais se trouvait dorénavant coupé du reste des points d'appui. Dans une tentative désespérée, deux nouveaux points d'appui, "Epervier" et "Juno", furent contitués autour du PC central.
        Entre le 4 avril et le 1er mai, les Vietnamiens s'approchèrent des derniers points d'appui grâce à un complexe réseau de tranchées.
        L'assaut final fut lançé le 2 mai. L'intervention des appareils de l'aviation française, basée à Hanoi à près de 270 kilomètres au Sud, s'avéra inefficace : du fait de la distance, les avions, en manque de carburant, ne purent effectuer que de furtives apparitions au-dessus du lieu des combats. A la date du 5 mai, "Dominique", "Eliane" et "Huguette" étaient pratiquement sous le contrôle du Viêt-minh et les munitions commençèrent à se faire rares du côté français. Même si des unités de la Légion étrangère et des parachutistes firent des prouesses, le moral de la majeure partie des défenseurs s'effondra. Le 6 mai, un intense barrage d'artillerie fit perdre toute cohésion aux dernières défenses françaises.
        Le 7 mai 1954 au matin, malgré l'intervention de bombardiers B26 de l'aviation française, les soldats du Viêt-minh se lançèrent à l'assaut du réduit central. A 13 heures, ils atteignirent l'extrêmité de la piste d'atterissage. Les deux derniers chars "Chaffee"encore en état de combattre, mais embourbés suite à la mousson, ne purent soutenir les défenseurs. A 17h30, les Vietnamiens pénétrèrent dans le bunker de commandement et de Castries se rendit. "Isabelle" résista jusqu'au lendemain...

 

        Des conséquences majeures

 

        Lors de la chute de Diên Biên Phu, 9.500 militaires des troupes coloniales françaises, dont certains avaient été parachutés sur la cuvette quelques jours plus tôt, furent capturés(très peu en revinrent). 8.500 militaires avaient été tués ou portés disparus durant la bataille. L'élite des troupes françaises en Indochine avait été mise hors de combat.
        Giap perdit environ 20.000 combattants dans la bataille.
        Le gouvernement français signa, en juillet 1954, les accords de Genève qui mirent fin à la guerre. Ces accords reconnaissaient l'indépendance du Laos et du Cambodge. Le Vietnam fut divisé en deux parties délimitées par le 17 ème parallèle. Au Nord, Hô Chi Minh instaura la République populaire du Vietnam. Au Sud, les Français mirent en place l'empereur fantoche Bao Dai. Il fut prévu l'organisation d'élections dans le courant de l'année 1956 en vue de procéder à une réunification du pays. Les Etats-Unis refusèrent de cautionner de telles élections qui, finalement, n'eurent jamais lieu. Les conditions favorables à l'éclatement d'un nouveau conflit étaient déjà réunies...



 

 

 

Journalisée

Bernard
Observateur.
*


« Répondre #1 le: Aout 23, 2009, 17:54:12 »

 


Pour mieux appréhender cette bataille, je vous suggère deux livres, parmi tant d'autres : "Pourquoi Diên Biên Phu" de Pierre Rocolle -spécialiste des fortifications- et, côté V.M., le 3e tome des mémoires du Gal GIAP "Diên Biên Phu le rendez-vos de l'histoire".

 

Les deux abordent la bataille de manière concentrique : du plus loin (géopolitique) au plus près (tactique) en passant par la situation générale au 2e semestre 1953 (stratégique).

 

Vous constaterez que de l'Indochine française nous ne contrôlons que très peu de surface, le sud (Cochinchine) partiellement autour de Saïgon, en gros une maigre bande côtière jusqu'au nord, une partie du delta autour de Hanoï et Haïphong... depuis fin 1952, certes nous sommes présents et actifs au Tonkin, mais nous n'y sommes plus maître des lieux.

 

Plus quelques positions au Laos et au Cambodge... progressivement anéanties de janvier à mars 1954.

 

Jusque fin février 1954, le V.M. décide d'attaquer sur tous les fronts par touches incisives... oh pas de combats de chars ou artilleries comme en Europe, mais une succession d'embuscades bien montées et décisives... Bref, Navarre est obligé de se disperser.

 

A Diên Biên Phu, pendant que notre Etat Major positionne des troupes, mais omet de les fortifier sérieusement, hormis le PC de Castries, les Trans et l'antenne chirurgicale, le V.M. construit des dizaines de kilomètres de piste tout autour de la cuvette, positionne troupes et artilleries... cette dernière tractée sur les sommets via des cordes et des mains multiples... notre mépris de cette main d'oeuvre sera lourde de conséquences.

 

Bref dès fin décembre la nasse s'est refermée. Certes nous aurons encore quelques actions dites de "reconnaissances" jusque fin février, mais au prix de lourdes pertes.

 

Courant janvier quelques tirs d'artillerie V.M. mais ce ne sont que des tirs de réglages qui n'empêchent pas les multiples visites extérieures (généraux, ministres, civils, journalistes) où tout le monde s'extasie.

 

Le 13 mars 1954, déclenchement de l'artillerie à 17h : une intensité qui a même troublé (plaisant euphémisme) le PC de de Castries. 18 h 30 assaut sur Béatrice dont le PC de commandement est détruit par un coup au but = perte de la direction des tirs d'appui. à 0 h 30, la question est réglée.

 

Le 14 mars, pour Gabrielle, préparation d'artillerie à 18 h, assaut à 18 h 30 : les combats vont durer toute la nuit... le lendemain, vers 7 h, affaire pliée.

 

Le 15 mars, pour Anne-Marie occupée par les Bataillons Thaïs 2 et 3, les défections sont si nombreuses que le commandement préfère retirer ces derniers et abandonner les positions "1 et 2", les autres points "3 et 4" devenant Huguette "6 et 7".

 

A partir de ces 3 points, Béatrice, Gabrielle, Anne-Marie 1 et 2, leV.M. positionnera obusiers (105) et artillerie antiaérienne (12,7 et 37mm) qui annulent l'emploi de la pise d'aviation et vont rendre les parachutages de tout ordre de plus en plus aléatoires et risqués.

 

Il est raisonnable de penser que le Gal COGNY sait dès lors que la bataille est perdue... d'autant que son E.M. dispose des vues aériennes qui lui permettent d'apprécier le dispositif V.M. en place et évoluant jour après jour.

 

Il aura fallu toute l'abnégation d'hommes de toutes origines pour tenir autant de temps... sans omettre la défection des "rats de la Nam Youn" estimés à 2000-2400 hommes.

 

Les sites sur DBP sont nombreux y compris les sites étrangers qui décortiquent la bataille.

 

Personnellement, j'ai créé quelques pages, de fait pour saluer mon père une dernière fois via http://bbouling.perso.sfr.fr/dbp.htm : vous y trouverez de nombreuses photos et une bibliographie loin d'être exhaustive.

 

Bernard Boulinguiez

 

 

 

Journalisée


 

 

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