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« Répondre #1 le: Aout 23, 2009, 17:54:12 »
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Pour mieux
appréhender cette bataille, je vous suggère deux livres, parmi tant
d'autres : "Pourquoi Diên Biên Phu" de Pierre Rocolle
-spécialiste des fortifications- et, côté V.M., le 3e tome des mémoires
du Gal GIAP "Diên Biên Phu le rendez-vos de l'histoire".
Les deux abordent
la bataille de manière concentrique : du plus loin (géopolitique) au plus
près (tactique) en passant par la situation générale au 2e semestre 1953
(stratégique).
Vous constaterez
que de l'Indochine française nous ne contrôlons que très peu de surface,
le sud (Cochinchine) partiellement autour de Saïgon, en gros une maigre
bande côtière jusqu'au nord, une partie du delta autour de Hanoï et
Haïphong... depuis fin 1952, certes nous sommes présents et
actifs au Tonkin, mais nous n'y sommes plus maître des lieux.
Plus quelques
positions au Laos et au Cambodge... progressivement anéanties de janvier
à mars 1954.
Jusque fin février
1954, le V.M. décide d'attaquer sur tous les fronts par touches
incisives... oh pas de combats de chars ou artilleries comme en Europe,
mais une succession d'embuscades bien montées et décisives... Bref,
Navarre est obligé de se disperser.
A Diên Biên Phu,
pendant que notre Etat Major positionne des troupes, mais omet de les
fortifier sérieusement, hormis le PC de Castries, les Trans et l'antenne
chirurgicale, le V.M. construit des dizaines de kilomètres de piste tout
autour de la cuvette, positionne troupes et artilleries... cette dernière
tractée sur les sommets via des cordes et des mains multiples... notre
mépris de cette main d'oeuvre sera lourde de conséquences.
Bref dès fin
décembre la nasse s'est refermée. Certes nous aurons encore quelques
actions dites de "reconnaissances" jusque fin février, mais au
prix de lourdes pertes.
Courant janvier
quelques tirs d'artillerie V.M. mais ce ne sont que des tirs de réglages
qui n'empêchent pas les multiples visites extérieures (généraux,
ministres, civils, journalistes) où tout le monde s'extasie.
Le 13 mars
1954, déclenchement de l'artillerie à 17h : une intensité qui a même
troublé (plaisant euphémisme) le PC de de Castries. 18 h 30 assaut sur
Béatrice dont le PC de commandement est détruit par un coup au but =
perte de la direction des tirs d'appui. à 0 h 30, la question est réglée.
Le 14 mars, pour
Gabrielle, préparation d'artillerie à 18 h, assaut à 18 h 30 : les
combats vont durer toute la nuit... le lendemain, vers 7 h, affaire
pliée.
Le 15 mars, pour
Anne-Marie occupée par les Bataillons Thaïs 2 et 3, les défections
sont si nombreuses que le commandement préfère retirer ces derniers et
abandonner les positions "1 et 2", les autres points "3 et
4" devenant Huguette "6 et 7".
A partir de ces 3
points, Béatrice, Gabrielle, Anne-Marie 1 et 2, leV.M. positionnera
obusiers (105) et artillerie antiaérienne (12,7 et 37mm) qui annulent
l'emploi de la pise d'aviation et vont rendre les parachutages de tout
ordre de plus en plus aléatoires et risqués.
Il est raisonnable
de penser que le Gal COGNY sait dès lors que la bataille est perdue...
d'autant que son E.M. dispose des vues aériennes qui lui permettent
d'apprécier le dispositif V.M. en place et évoluant jour après jour.
Il aura fallu
toute l'abnégation d'hommes de toutes origines pour tenir autant de
temps... sans omettre la défection des "rats de la Nam Youn"
estimés à 2000-2400 hommes.
Les sites sur DBP sont
nombreux y compris les sites étrangers qui décortiquent la bataille.
Personnellement,
j'ai créé quelques pages, de fait pour saluer mon père une dernière fois
via http://bbouling.perso.sfr.fr/dbp.htm :
vous y trouverez de nombreuses photos et une bibliographie loin d'être
exhaustive.
Bernard
Boulinguiez
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